Djamila M
L’Établissement hospitalo-universitaire « 1er Novembre » d’Oran a abrité le lancement des journées scientifiques et de formation dédiées à l’oto-rhino-laryngologie (ORL), marquant parallèlement la reprise tant attendue des opérations d’implant cochléaire, interrompues depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19. Organisée sous le slogan évocateur « Parce que l’ouïe n’est pas un luxe, mais une vie qui mérite d’être vécue », cette initiative témoigne de la mobilisation du corps médical pour relancer un programme vital au profit des personnes atteintes de surdité profonde.
Le coup d’envoi de ces rencontres, donné hier matin, s’est déroulé sous la supervision de la professeure Amel Barkouche, cheffe du service de chirurgie ORL, qui a rappelé que l’implantation cochléaire constitue un projet ancien au sein de l’établissement. Engagé dès 2007, le programme vise la prise en charge des enfants et des adultes dont la surdité sévère compromet l’apprentissage du langage et l’insertion sociale.
La première implantation réalisée localement, en 2018, concernait un enfant de quatre ans, aujourd’hui âgé de douze ans et bénéficiant d’une audition qualifiée de normale, ainsi que d’une évolution scolaire satisfaisante. Un exemple concret, selon la professeure Barkouche, des progrès rendus possibles grâce à cette technologie, véritable levier de transformation du parcours de vie des patients concernés.
À ce jour, 16 interventions ont été menées avec succès, un bilan encourageant qui a motivé l’organisation de ces journées de formation, conçues pour renforcer les compétences des praticiens, partager les retours d’expérience et accroître à terme le nombre d’implantations réalisées.
S’étalant sur trois jours, ces rencontres scientifiques ont pour objectif de mettre à niveau les connaissances médicales relatives aux avancées techniques dans le domaine de l’implant cochléaire, tout en promouvant une meilleure culture du dépistage précoce de la perte auditive.
Dans ce cadre, le service ORL de l’EHU « 1er Novembre » a annoncé le lancement de bilans cliniques approfondis destinés aux enfants présentant des déficiences auditives, qui seront suivis d’interventions chirurgicales pour les candidats répondant aux critères médicaux requis. Les examens concerneront en priorité les enfants sourds-muets ou atteints de troubles auditifs sévères, avec un accent particulier mis sur les moins de huit ans, période décisive au cours de laquelle le cerveau demeure particulièrement réceptif aux stimulations auditives.
Les spécialistes soulignent unanimement que le diagnostic précoce demeure un facteur déterminant du succès thérapeutique, notamment chez le jeune enfant, dont le développement du langage dépend étroitement de l’exposition aux stimuli sonores.
La première journée de travaux a été marquée par une série de communications scientifiques consacrées au fonctionnement de l’implant cochléaire, à ses composantes techniques, ainsi qu’aux modalités de prise en charge des patients et à l’accompagnement des familles. Les intervenants ont insisté sur l’importance de la régularité du port du dispositif et de la phase essentielle de rééducation auditive, fondée sur un entraînement progressif de l’oreille à la perception des nouveaux sons, nécessitant patience, suivi structuré et encadrement spécialisé afin d’optimiser l’adaptation cérébrale à l’audition restaurée.
Des retours d’expérience concrets ont été partagés, dont celui du jeune Amin, bénéficiaire d’une implantation réussie, ayant retrouvé sa capacité de communication, amélioré ses performances scolaires et enregistré une amélioration notable de sa qualité de vie.
La seconde journée sera consacrée à des ateliers pratiques, permettant aux participants de se familiariser avec la manipulation des équipements et les techniques de suivi post-opératoire. L’objectif consiste à harmoniser les pratiques médicales et à renforcer la qualité de la prise en charge globale des bénéficiaires.



















