Jalil M.

Lors d’une visite de travail et d’inspection à Oran en septembre dernier, le ministre de la justice, garde des sceaux, Belkacem Zoghmati, avait annoncé qu’un projet de loi sera proposé devant le conseil des ministres afin d’alléger le nombre des documents administratifs notamment le casier judiciaire, demandé aux citoyens.

Pour les demandeurs d’emploi, du registre de commerce ou un simple dossier administratif, le casier judiciaire est souvent l’entrave pour les jeunes qui sont passés par les établissements pénitenciers et qui veulent tourner la page et commencer une nouvelle vie. La proposition du ministre Zeghmati a été une très bonne nouvelle pour ces jeunes, qui estiment que ce document a été la cause d’une longue période de chômage notamment à la sortie de la prison. Pour un enseignant de sociologie à l’université d’Oran : « Le jeune qui a purgé sa peine de prison doit au moins être pris en charge pour s’intégrer à nouveau dans la société, sans cela, le jeune renouera avec ses mauvaises vieilles habitudes qui lui ont coûté une incarcération. ». Au niveau des antennes de l’agence nationale d’emploi (ANEM), le casier judiciaire est souvent le document qui fait peur aux jeunes, son obligation dans le dossier à fournir est synonyme de la perte de toute opportunité d’embauche. Les responsables de l’ANEM confirment que c’est l’employeur qui dépose la demande de recrutement et qui nous impose les pièces du dossier, mais une fois que la loi interdisant ce document entre en vigueur, le casier judiciaire sera automatiquement rayé de la liste. Amine, un jeune qui a passé plus d’une année en prison à cause de la consommation de la drogue, confiera à ce propos : « J’espère que cette décision soit promulguée très prochainement, ça sera une nouvelle libération pour moi, vous n’imaginez pas combien de poste d’emploi j’ai perdu à cause de ça, alors que j’ai tellement envie de travailler et commencer une nouvelle vie, loin de la délinquance ».
En attendant, les jeunes ayant des antécédents judiciaires restent coincés entre le marteau de leur passé et l’enclume de la société qui n’a toujours pas levé les obstacles pour faciliter leur insertion.