Wassila. B
Face à la nouvelle donne géopolitique, l’Algérie conforte sa place sur la scène internationale. Le pays dispose d’atouts stratégiques indéniables qui confortent son statut de puissance énergétique et diplomatique. L’actuelle conjoncture géopolitique la propulse sur le devant de la scène euro-méditerranéenne et en fait un acteur majeur au moment où l’Europe est secouée par une crise d’approvisionnement en gaz. Cette conjoncture intervient en plein bras de fer entre l’OTAN et la Russie. Les Occidentaux ont désigné le bloc sino-russe comme un rival géopolitique. Cela affecte inévitablement le commerce mondial et divise la planète en deux entités distinctes. Les deux blocs ont ceci de dissemblable: l’Est est gorgé de matières premières, avec des hydrocarbures, des terres rares, et autres gisements stratégiques. L’Ouest souffre d’un grave déficit en matière énergétique. Dans ce face-à-face entre les grandes puissances pour le contrôle de l’économie mondiale, un troisième bloc, formé de nations qui refusent l’alignement sur les thèses de l’un ou l’autre, serait une évolution naturelle à ce qui apparaît comme la première fracture qui préfigure une réorganisation profonde de l’ordre économique et géopolitique mondial. Totalement désendettée, l’Algérie s’impose comme un acteur géopolitique et énergétique central. En plus de cette posture qui en fait une nation souveraine, le pays possède des atouts inestimables en matière de gisements. La récente découverte de gaz confirme un statut de puissance qui intéresse américains, russes et chinois pour le potentiel qu’elle recèle en matière de positionnement stratégique. Fidèle à sa doctrine de non alignement, Alger entretient des liens équilibrés tant avec Washington, qu’avec Moscou et Pékin. Avec Pékin, la coopération passe pour exemplaire, et l’Algérie est inscrite sur le tracé de la nouvelle initiative dite «la ceinture de la route». Les multiples partenariats avec l’Allemagne, l’Italie et la France sur des projets en rapport avec le développement des énergies renouvelables, à l’image du solaire et de l’hydrogène vert, illustrent l’intérêt affiché par Bruxelles de densifier la coopération avec Alger. Même Madrid a fini par faire des efforts pour se réconcilier avec Alger. Cet intérêt devient majeur avec la récente découverte d’un gisement gazier à Hassi R’mel, lorsqu’on l’associe à la décision tripartite Algérie-Niger-Nigeria de relancer le pharaonique projet du gazoduc transsaharien. L’essentiel du gaz africain transitera par le territoire algérien. Ce qui fait du pays une puissance énergétique incontournable. Sur le plan géopolitique, l’Algérie utilisera son mandat en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour mieux défendre l’Afrique. Sur le plan économique, notre pays nourrit de grandes ambitions sur le continent. Ouvertures de banques, multiplication des exportations et des lignes maritimes et aériennes…l’Algérie se tourne résolument vers l’Afrique. Les initiatives économiques et commerciales reprennent ces dernières années, dans le cadre de la nouvelle diplomatie économique.