Wassila. B

Depuis l’éclatement de la crise libyenne, l’Algérie a vu juste. La réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, tenue lundi à Brazzaville, a été une occasion pour le Président Tebboune de réaffirmer que les élections sont la meilleure voie à même de mettre un terme à la crise libyenne et le seul garant d’une solution définitive à la problématique de la légitimité en Libye. Les origines de la crise au Sahel remontent à la chute programmée du défunt président Mouammar Kadhafi par une coalition de puissances étrangères qui a produit le chaos au Sahel marqué par la montée en puissance des groupes terroristes devenue le motif invoqué pour justifier l’intervention militaire étrangère au Mali et au Sahel. L’Algérie qui a toujours soutenu le projet de réconciliation nationale libyenne inclusive, insiste sur l’impératif de mettre fin à toute présence militaire étrangère en Libye, et au retrait de tous les mercenaires. Le recours à la force en Libye ne fera qu’exacerber la crise, mettant en péril l’avenir du peuple libyen. Les puissances étrangères doivent respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye. La diplomatie algérienne soutient les efforts du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye visant à contribuer de manière positive à la conception et à la mise en œuvre d’une solution pacifique à la crise libyenne. Le conflit libyen est une crise humanitaire qui a abouti à une instabilité politico-sécuritaire ayant commencé par les manifestations en 2011, qui ont conduit à une guerre civile, une intervention militaire étrangère, et l’éviction et la mort de Mouammar Kadhafi. Les conséquences de la guerre civile et la prolifération des groupes armés ont conduit à de la violence et de l’instabilité dans tout le pays, qui ont éclaté en une nouvelle guerre civile en 2014. La crise en Libye a fait des dizaines de milliers de victimes depuis le début des violences au début de 2011. Pendant les deux guerres civiles, la production de l’industrie pétrolière économiquement cruciale de la Libye s’est effondrée à une petite fraction de son niveau habituel, la plupart des installations étant bloquées ou endommagées. En octobre 2020, les parties en conflit ont signé un cessez-le-feu permanent. L’Algérie a déjà accueilli une conférence internationale pour soutenir le plan du gouvernement d’union nationale de Libye pour l’organisation des élections dans le pays. Le peuple libyen frère doit déterminer son avenir et surmonter le blocage actuel en reconstruisant la légitimité des institutions libyennes et en les unifiant en consacrant son droit de choisir ses représentants et ses aspirations légitimes au rétablissement de la sécurité et de la stabilité. L’Algérie qui exprime son plein soutien au projet global de réconciliation nationale, ne ménagera aucun effort dans le cadre des tâches assignées à cette commission en coopération avec les organisations régionales et internationales compétentes afin de contribuer efficacement à la réconciliation nationale souhaitée.