Wassila. B
Face au bétonnage accéléré des villes algériennes, la nécessité de créer davantage de jardins publics devient une urgence sociale, environnementale et sanitaire. Si les autorités ont lancé plusieurs initiatives louables ces dernières années, le défi reste immense. Les grandes agglomérations algériennes, à l’image d’Alger, Oran, Annaba ou Constantine, connaissent une urbanisation galopante ces dernières années. Cette expansion urbaine s’est traduite par la raréfaction des espaces verts, véritables poumons de nos cités. Conséquence : un besoin d’améliorer la qualité de vie, des températures urbaines en hausse et un manque d’espaces de détente pour les familles. Pourtant, des efforts ont été entrepris. Le gouvernement algérien, conscient des enjeux environnementaux, a mis en place plusieurs programmes visant la création et la réhabilitation d’espaces verts. À titre d’exemple, le Plan national de l’environnement et du développement durable (PNEDD), lancé et actualisé à plusieurs reprises, intègre un volet spécifique sur la revalorisation du patrimoine vert en milieu urbain. Dans certaines wilayas, des initiatives locales ont vu le jour. À Alger, le Jardin d’Essai du Hamma a fait l’objet d’une restauration continue et reste un modèle emblématique de ce que pourrait être un espace vert urbain bien entretenu. À Oran, le projet de ceinture verte a été lancé pour atténuer les effets de la pollution et freiner l’étalement urbain anarchique. De même, à Constantine, plusieurs parcs de proximité ont été aménagés dans des quartiers densément peuplés. Mais ces actions doivent se multiplier davantage face aux besoins d’une population urbaine en forte croissance. L’OMS recommande un minimum de 9 m² d’espace vert par habitant. Au-delà de leur rôle esthétique, les jardins publics jouent un rôle fondamental dans la santé publique. Ils favorisent l’activité physique, améliorent la santé mentale, réduisent le stress et renforcent les liens sociaux. Dans un pays où les jeunes représentent une majorité de la population, ces espaces offrent également une alternative aux loisirs et une opportunité d’éveil à la nature. Ils sont aussi un outil de lutte contre le changement climatique. Les arbres urbains réduisent les îlots de chaleur, capturent le CO2 et améliorent la qualité de l’air, dans des villes de plus en plus soumises à la pollution automobile et industrielle. Pour rattraper le retard accumulé, il est impératif de multiplier les jardins publics dans tous les quartiers, et pas uniquement dans les centres-villes. Cela passe par l’intégration systématique d’espaces verts dans les plans d’aménagement urbain, mais aussi par la reconversion de terrains vacants ou délaissés. Enfin, la sensibilisation des jeunes à l’écologie urbaine et l’implication de la société civile sont des leviers incontournables pour faire des espaces verts une priorité nationale. Multiplier les jardins publics en Algérie ne relève plus du luxe, mais de la nécessité. Le développement durable de nos villes passe inévitablement par la réconciliation entre l’homme et son environnement. Pour que nos enfants respirent mieux demain, il faut planter des arbres aujourd’hui.






















