Wassila. B
Le train reliant l’Algérie et la Tunisie va bientôt reprendre le service. La société tunisienne des chemins de fer (SNCFT) annonce une navette expérimentale, sans préciser la date du lancement de la ligne. La relance d’un train Tunis-Annaba sera effective dans un avenir proche. Cette desserte ferroviaire est à l’arrêt depuis 1995. Selon le média Al Hadath Tunisie, la société tunisienne des chemins de fer a annoncé le plan de la navette d’essai. Départ de la gare Al-Artal de Tunis vers la gare de Ghardimaou, près de la frontière algérienne, non loin de la ville algérienne de Souk Ahras. Selon la société, une réunion est prévue entre des représentants de la société des chemins de fer et la direction des frontières et de la direction générale des douanes. Une délégation de la SNTF algérienne (Société nationale des transports ferroviaires) embarquera sur le même train lors du voyage retour à Tunis où se tiendra une réunion présidée par les PDG des sociétés ferroviaires des deux pays, ajoutent les médias tunisiens. La première ligne ferroviaire entre l’Algérie et la Tunisie a été inaugurée en 1886. La liaison Alger-Tunis devait reprendre en mai 2017, mais la reprise, pourtant annoncée officiellement, a été reportée « à une date ultérieure ». Le PDG de la SNTF, Yacine Bendjaballah, avait avancé des lacunes techniques, dont la non-conformité du réseau ferroviaire tunisien, pour expliquer ce report. « Nous avons constaté à la dernière minute l’existence de lacunes et nous avons décidé de reporter la réouverture de cette ligne pour régler ces points négatifs », avait-il déclaré à la Radio algérienne. Ces « lacunes » seront cependant levées. En février 2021, Farouk Chiali, alors ministre des Transports, a répondu à un député de l’APN qui l’interpellait sur la réouverture de la ligne Alger-Tunis que cela demeure « tributaire de la compatibilité des infrastructures des sociétés de transport ferroviaire des deux pays, un objectif dont l’Algérie et la Tunisie veillent à concrétiser ». Cette reprise du trafic ferroviaire entre les deux pays voisins maghrébins sera une des implications du dernier sommet de Tunis qui a réuni, le 22 avril dernier, les présidents algérien Abdelmadjid Tebboune, tunisien Kaïs Saïed et le président du conseil présidentiel libyen, Mohamed Younès El Menfi. Dans le communiqué final qui a sanctionné le sommet, il a été indiqué que les trois dirigeants ont convenu d’ « accélérer l’adoption de mesures appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises, notamment en développant les réseaux de transport routier et ferroviaire et en créant une ligne maritime régulière reliant les trois pays ». Ainsi, le train entre l’Algérie et la Tunisie devrait favoriser la mobilité entre les deux pays, notamment le déplacement des touristes algériens qui ont été estimés à plus de trois millions à visiter la Tunisie en 2023.