F. B

Lors d’un débat public annuel au Conseil de sécurité des Nations unies sur la protection des civils dans les conflits armés, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama, a exhorté, jeudi à New York, les membres du Conseil à agir immédiatement face aux violations massives du droit international humanitaire dans la bande de Ghaza.
Qualifiant la situation de “totalement inacceptable”, M. Bendjama a déclaré : “Ce Conseil ne peut plus rester silencieux. Il est temps d’assumer nos responsabilités et d’agir sans délai.” Il a fermement rejeté la politique du deux poids deux mesures, affirmant qu’aucun acteur n’est au-dessus de la loi internationale.
Dans ce contexte, l’Algérie, avec l’appui du Groupe arabe, prévoit de soumettre un projet de résolution ciblé visant à améliorer l’accès humanitaire et la distribution de l’aide dans toute la bande de Ghaza. Le diplomate algérien a exprimé l’espoir de voir tous les membres du Conseil adhérer à cette initiative dans un esprit de compromis et de solidarité humaine.
Soulignant que le peuple palestinien a déjà trop souffert en 2024, il a précisé que le problème n’est pas l’absence de règles, mais l’absence de volonté politique pour les appliquer. “Le droit international humanitaire n’est pas négociable, c’est le dernier rempart qui protège les innocents. Toutes les victimes ont droit à la justice et au respect de ces règles”, a-t-il insisté.
M. Bendjama a rappelé que la bande de Ghaza a été le théâtre des pires violations humanitaires en 2024, avec plus de 36.000 civils tués dans 14 conflits à travers le monde, la majorité d’entre eux à Ghaza. Il a dressé un bilan alarmant :
70 % des infrastructures détruites,
90 % de la population déplacée de force,
86 % vivant en insécurité alimentaire critique,
plus de 300 attaques contre des structures médicales,
88 % des établissements scolaires endommagés,
plus de 200 journalistes et autant de travailleurs humanitaires tués, faisant de Ghaza l’une des zones les plus meurtries de l’année.

En conclusion, le représentant algérien a appelé la communauté internationale à faire preuve de courage politique et à défendre les principes universels du droit humanitaire, afin de protéger les civils et mettre fin à l’impunité.