Djamila. M

Très critique, le Professeur Abdelkader Bouarafa de la Faculté des Sciences Sociales de l’Université d’Oran 2 et coordinateur de la Semaine scientifique nationale, a déclaré que l’université algérienne est devenue plus axée sur la production des diplômes que sur la production des compétences. Ce qui, estime-t-il, constitue une véritable problématique entravant l’adhésion au marché de la connaissance « l’université s’étant transformée en une simple pouponnière pour adultes » a-t-il déclaré.
Pour le conférencier, cette situation a poussé l’étudiant à s’enfermer et s’isoler de l’environnement extérieur. L’ouverture de l’université est devenue un impératif afin de produire des compétences et non des diplômes, et d’ajouter que la formation universitaire devrait correspondre à ce qu’offrent les sociétés du savoir. Selon le professeur Bouarafa, le marché du savoir a connu “plusieurs formes d’échange de connaissances fondées principalement sur l’excellence dans le savoir.” Il relatera aussi les quatre points sur lesquels s’appuie l’excellence à savoir la valeur de l’échange et l’accord, la technologie et l’apprentissage de l’informatique, l’apprentissage de l’intelligence sociale, les données et l’analyse, l’intelligence artificielle et les techniques modernes.
L’orateur a affirmé aussi que le marché du savoir devrait être soumis à une relation binôme (savoir et environnement externe) ainsi qu’au développement de service plus rapide et efficace. Il a insisté aussi sur la nécessité de l’excellence, de la diversité et le changement continu. Toujours dans le même contexte, l’intervenant a ajouté que l’université algérienne est confrontée à plusieurs inconvénients quant à son intégration au marché du savoir. Selon le conférencier, l’université algérienne est restée très classique dans ses programmes et son système d’enseignement. Elle n’a pas évolué dans son organisation, en se mettant au diapason des évolutions technologiques et pédagogique, ce qui l’a isolé. Aujourd’hui encore, la relation est restée la même, fondée sur la réception et la réponse en ce sens que l’étudiant étudie pour l’examen et le but de l’université est de délivrer le diplôme, ce qui est incompatible avec le rôle réel de l’université, laquelle est censée former des compétences couronnées par un diplôme.
En plus de l’obstacle technologique, l’université algérienne s’appuie toujours sur une approche primitive et continue de les importer sans en avoir la maitrise. Il y va également de l’utilisation du multilinguisme et ne pas se borner à l’utilisation de l’arabe et le français. La langue du savoir et des sciences reste indiscutablement l’anglais. Le professeur Bouarafa a aussi affirmé que cette semaine scientifique dans sa quatrième édition, vise surtout à moderniser l’enseignement grâce aux nouvelles techniques et prends pour exemple l’université de Finlande considéré comme un model dans le monde pour son fonctionnement avec des techniques de gestion contemporaines et l’utilisation d’outils technologiques très avancées. Le conférencier conclura par dire qu’il est plus que vitale de développer la recherche scientifique, de moderniser les programmes, d’investir dans la technologie, d’améliorer les infrastructures, de s’ouvrir au secteur économique et de coopérer avec les institutions culturelles et sociales, ainsi que de développer les capacités des cadres scientifiques, si elle veut évoluer et intégrer le marché du savoir.