Wissam Bouchri

Non moins important que la supervision-inspection des chantiers, objet premier des sorties effectuées périodiquement par le chef de l’Exécutif local, Saïd Sayoud, à travers les quatre coins du territoire de la wilaya, le contrôle du bon ordre public, au sens large du terme, est omniprésent dans ces actes de gestion.

Entre deux points successifs du parcours de la visite, l’œil reste vigilant autant que faire se peut sur le paysage qui se défile à travers la vitre. En ville, en milieu urbain et périurbain, en périphérie, en banlieue, sur les chemins intercommunaux… Le mode « détection » reste constamment activé. D’innombrables arrêts motivés par des contraventions constatées en matière de bon ordre public, en général, sont effectués par le cortège officiel. Etalage sur la voie publique, extension illicite, empiètement sur le domaine public, insalubrité publique, chantier de construction non ou mal clôturé, dépôt anarchique de matériaux de construction, parking improvisé de poids lourds, station-service en état de non-conformité, panneau publicitaire ou plaque professionnelle illicites, servitude routière ou tout autre raccordement non autorisé aux réseaux divers…
Autant de pratiques en porte-à-faux avec la loi qui très souvent valent à leur auteurs une visite inopinée du wali, accompagné en la circonstance par les services de sécurité, les directeurs exécutifs et les responsables communaux.

ENTRE RAPPEL À L’ORDRE ET SANCTION SÉANCE TENANTE

Un contrôle qui se termine par un rappel à l’ordre, au mieux, ou au pire un procès-verbal assorti de sanctions à effet immédiat, notamment lorsqu’il s’agit d’un cas de récalcitrant ou de récidive.
Cette manière d’agir, explique-t-on, s’inscrit en droite ligne dans les consignes données par le Gouvernement aux walis en leur double qualité de dépositaires de l’autorité de l’Etat et délégués du Gouvernement, représentants directs et uniques des ministres, et ce à l’effet d’assumer pleinement leurs responsabilités en matière d’organisation et de gestion de la vie publique en général. Avec à la clé, la priorité pour l’approche préventive et dissuasive. Ce mode d’emploi qui consiste à veiller à l’ordre public et au civisme -au sens du respect du citoyen des lois régissant la Collectivité dans laquelle il vit- au même endroit et en même temps où s’effectue la supervision-inspection des chantiers a pour finalité l’impact de la sanction et non la sanction elle-même.
En ce sens que la mise en demeure d’un ou de deux commerçants contrevenants, par exemple, entraînera un impact dissuasif et un effet d’alignement qui se propageront de rue en rue, de quartier en quartier, de secteur en secteur… En pratique, cette logique de réaction en chaîne, ou effet domino, ne se produit pas toujours forcément. Bien loin de là. Mais si l’on fait le bilan au bout d’un certain nombre d’opérations concomitantes avec les sorties de travail sur sites à travers les 26 communes, on trouvera assurément un certain pourcentage, aussi infime soit-il, de résultats dus au processus.

EFFETS POSITIFS

Selon plusieurs directeurs exécutifs et gestionnaires communaux interrogés, les contre-visites ciblant les contrevenants verbalisés ou carrément frappés d’un arrêté de fermeture ou de suspension d’activité lors des sorties du chef de wilaya « montrent clairement un phénomène général de mise en conformité très rapide à travers la levée des réserves subséquente à la correction par les fautifs épinglés des anomalies qui leur ont été notifiées ». Mieux, à en croire les mêmes confidences, « à quelques rares exceptions près, on observe toujours dans la semaine qui suit un certain effet induit positif dans un petit rayon autour du point qui a été visé ou parfois même un retour d’échos à grande échelle ». Là, évidemment, ces gestionnaires locaux sont en train d’apprécier les résultats sur le terrain d’une mission de contrôle routinier, qui est censée être la leur. Et de ce fait ils n’ont aucune raison d’en tirer gloire. Au contraire. En fait, à y regarder de plus près, c’est parce qu’il y a manifestement des failles dans l’exécution de leur propre travail que « le chef » se retrouve à faire le ménage au lieu et à leur place, un peu partout où il passe. Quitte à essuyer quelques petites critiques et grincements de dents ça et là.

LA SORTIE COMME ACTE DE GESTION ET MESSAGE D’AUTORITÉ À LA FOIS

Or, peut-on fermer les yeux entre un point de visite et le suivant et faire abstraction des difformités et des transgressions qui entachent l’espace intermédiaire, a fortiori lorsqu’on est investi de la plus haute responsabilité publique sur toute la wilaya ? On peut translater l’état de fait sur quasiment tout l’organigramme et les différents compartiments du tableau de bord, comme en témoignent la multitude et la diversité des points noirs repérés sur les chemins des circuits de visites : commerces, habitations, chantiers, parkings, stations-services, plages, viabilité, voirie et réseaux, salubrité et hygiène publiques… Dans cet ordre d’idée, la sortie sur terrain ne se veut plus seulement un acte de gestion et de contrôle de visu pour s’enquérir de l’état d’exécution des différents projets et agir en fonction, mais aussi une démarche de remise à l’ordre et, plus essentiellement, une action de consécration de l’Autorité publique. C’est-à-dire un outil, un enjeu et un message, tout à la fois.