Wassila. B

Lors du Conseil des ministres qu’il a présidé, dimanche dernier, le président Tebboune a ordonné au gouvernement d’améliorer les dispositifs mis en place, ces dernières années, visant à endiguer les violences faites aux femmes. Le président de la République a mis l’accent sur la protection de la femme, quel que soit sa position et son rôle au sein de la société, d’autant plus qu’elle occupe, aujourd’hui, une place cruciale dans différents domaines. Le président de la République a chargé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, ainsi que la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, de coordonner avec le Premier ministre, en vue de trouver des mécanismes juridiques supplémentaires pour protéger la femme au maximum. L’Algérie a pris, ces dernières années, de nombreuses mesures pour endiguer les violences faites aux femmes. Le premier axe est un renforcement des cadres juridiques. La loi 15-19 de 2015 criminalise les violences faites aux femmes et durcit les peines pour les agresseurs. Elle inclut des dispositions contre les discriminations, le discours de haine et les enlèvements. L’article 40 de la Constitution a été amendé pour garantir explicitement la protection des femmes contre toutes formes de violence, un texte qualifié de “révolutionnaire” dans le contexte des constitutions des pays en développement. D’autres mécanismes de prévention et de prise en charge ont été mis en place. Il s’agit notamment de la création des structures d’accompagnement et de centres d’accueil nationaux pour la prise en charge psychologique et financière des victimes, avec un accent sur l’écoute et l’assistance juridique. Cependant, ces structures ont besoin d’augmenter les financements publics. Le gouvernement veut justement remédier à cette carence.
Par ailleurs, l’Institut national de santé publique (INSP) a lancé récemment une enquête pour analyser les causes des violences et adapter les politiques publiques, 20 ans après la précédente étude. L’autre axe de travail est la sensibilisation. Des campagnes médiatiques et éducatives ont été menées pour combattre les stéréotypes patriarcaux et promouvoir l’égalité dès le jeune âge. Le gouvernement a examiné les dispositifs de protection, insistant sur une approche globale associant prévention, assistance et réinsertion sociale, avec l’implication des collectivités locales et de la société civile. Un autre volet consiste en une coordination entre la justice, les services de l’ordre et les associations pour améliorer le signalement des violences et l’accès aux services d’urgence. Plus de 50 % des agressions ont lieu au domicile, et 2/3 des cas relèvent de violences conjugales. Ainsi l’Algérie combine réformes légales, initiatives gouvernementales et efforts associatifs pour lutter contre les violences faites aux femmes. Cependant, les améliorations structurelles (financements, mentalités, application des lois) exigent des actions plus coordonnées et un engagement associatif soutenu pour une protection optimale.