Meriem B
La préservation des ressources en eau constitue aujourd’hui un enjeu stratégique pour l’Algérie. Dans ce cadre, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, s’est rendu ce samedi à Oran pour évaluer la situation du secteur et donner de nouvelles instructions aux responsables locaux. Entre amélioration de la distribution, optimisation des infrastructures et sensibilisation du public, cette visite a permis de mettre en lumière les défis à relever pour garantir un approvisionnement fiable et durable en eau potable.Lors de sa visite au centre technique de suivi à distance de la SEOR situé dans la localité d’Ain Beïda dans la commune d’Es-senia, M. Derbal a suivi une présentation détaillée sur la gestion des ressources hydriques de la wilaya, exposée par la directrice des ressources en eau, tandis que le directeur de SEOR a détaillé le programme de distribution en cours. Si les infrastructures existantes permettent d’assurer une couverture relativement stable, les perturbations fréquentes et les pertes dues aux fuites constituent une problématique majeure.Face à cette situation, le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la gestion du réseau, en donnant des instructions fermes aux responsables de la direction des ressources en eau et de SEOR. Il leur a ordonné de redoubler d’efforts pour garantir une distribution plus fluide et plus équitable, tout en veillant à une communication plus efficace avec les citoyens.
“Il est impératif que la population soit informée à l’avance de toute modification des plannings de distribution”, a-t-il déclaré, précisant que les coupures liées à des travaux de maintenance ou des pannes techniques doivent être annoncées de manière transparente. Cette approche vise à renforcer la confiance des citoyens, souvent laissés dans l’incertitude face aux interruptions d’eau.M. Derbal a également souligné l’importance du dessalement comme solution durable pour diversifier les sources d’approvisionnement. Il a mis en avant la mise en service de la station de dessalement de Cap Blanc, un projet d’envergure qui permet de réduire la pression sur les barrages et les eaux souterraines.Toutefois, il a rappelé que disposer de ressources hydriques suffisantes ne signifie pas qu’elles sont inépuisables. Une gestion rigoureuse et une consommation responsable restent indispensables pour éviter le gaspillage et garantir un accès équitable à tous les citoyens.
Une campagne nationale pour lutter contre les fuites d’eau
Dans le cadre d’une gestion plus efficace des ressources, le ministre a annoncé le lancement, à partir du 15 mars, d’une campagne nationale contre les fuites d’eau. Cette initiative vise à réduire les pertes massives enregistrées chaque année et à améliorer le rendement des infrastructures de distribution.M. Derbal a exhorté les responsables du secteur à prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer le succès de cette campagne. Celle-ci repose sur trois axes fondamentaux, à savoir le diagnostic approfondi des réseaux de distribution, afin d’identifier les zones les plus touchées par les fuites, es interventions techniques ciblées, avec des réparations urgentes et le remplacement des canalisations vétustes et une sensibilisation accrue des citoyens, afin de les inciter à signaler les fuites et à adopter des comportements plus responsables dans leur consommation d’eau.
Vers une réforme durable du secteur
Au-delà de cette campagne, le ministre a insisté sur la nécessité d’une réforme structurelle du secteur de l’hydraulique, qui doit être guidée par l’efficacité, la transparence et la réactivité. Il a souligné que la modernisation du réseau, l’optimisation des ressources et la responsabilisation des acteurs locaux sont des priorités pour garantir une gestion durable de l’eau en Algérie.
À travers ces mesures, le ministère entend instaurer une nouvelle dynamique, où l’amélioration des services et la préservation des ressources deviennent des objectifs concrets. L’Algérie ambitionne ainsi d’assurer un accès à l’eau potable plus fiable et plus équitable, un défi qui concerne non seulement le bien-être des citoyens, mais aussi l’avenir du développement économique du pays.