Wassila. B
L’annonce par le président Tebboune de la création prochaine de deux nouvelles instances chargées de réorganiser les flux commerciaux du pays est d’une importance névralgique pour l’économie algérienne. L’une de ces deux instances sera dédiée à l’encadrement des importations, l’autre à la promotion des exportations. Cette annonce marque également la fin de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), active depuis plus de deux décennies. Jusqu’ici, la promotion des produits algériens à l’international est assurée par l’Algex qui a notamment contribué au développement des exportations hors hydrocarbures. « L’ère d’Algex est terminée dès aujourd’hui […] le gouvernement doit créer deux instances d’ici fin mai, l’une pour organiser les importations, l’autre pour organiser les exportations », a déclaré le chef de l’État, lors de l’ouverture de la 2e édition de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques. Créée en 2004 sous la tutelle du ministère du Commerce, l’Algex avait pour mission de promouvoir les produits algériens à l’international, en soutenant les entreprises exportatrices par des études de marché, des programmes de formation et des actions de prospection. Elle a notamment contribué au développement des exportations hors hydrocarbures, un secteur que l’Algérie tente de renforcer depuis plusieurs années. Le président Tebboune a salué les progrès notables réalisés par le pays, évoquant « un exploit » après avoir franchi le seuil des 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Le chef de l’Etat a rappelé que des mesures structurelles ont été mises en place pour réduire la dépendance de l’économie aux hydrocarbures. Il a notamment mis en avant la montée en puissance d’entreprises publiques et privées dans des secteurs tels que le ciment, les minerais et les produits agroalimentaires. Il a réaffirmé sa volonté de « créer un nouveau climat pour l’industrie » et de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Dans une perspective plus large, M. Tebboune a fixé un objectif d’atteindre un produit intérieur brut de 400 milliards de dollars à l’horizon 2027, avec une hausse de la part de l’industrie à 13 ou 14% du PIB. Il a appelé à la mobilisation de tous les acteurs économiques pour contribuer à cette dynamique de transformation et de diversification de l’économie nationale. Parmi les objectifs phares : hisser l’Algérie au rang de première économie africaine et atteindre 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures dès 2025. Cette ambition s’appuie sur une diversification accrue, notamment via l’industrie et les exportations non pétrolières. Pour réduire la dépendance aux hydrocarbures, le président Tebboune a fixé un cap clair. Un objectif qui s’inscrit dans un contexte où les exportations non énergétiques ont déjà progressé, passant de 3,7 milliards de dollars en 2020 à près de 7 milliards en 2024. Le secteur industriel, qui ne représente que 6 à 7 % du PIB, est au cœur de la stratégie.