S Hadjar
« La guerre de la drogue est une guerre contre notre jeunesse » : c’est par cette mise en garde forte que la présidente de l’Observatoire national de la société civile, Dr Ibtessam Hamlaoui, a ouvert lundi au village méditerranéen à Oran les travaux du colloque national consacré au rôle du mouvement estudiantin dans la lutte contre les drogues.
Prenant la parole devant un parterre de plus de 700 participants – étudiants, représentants d’organisations universitaires, chercheurs, professionnels de santé, juristes et acteurs institutionnels – Dr Hamlaoui a alerté sur la nature insidieuse de ce fléau qui « ne vise rien de moins que la richesse la plus précieuse de l’Algérie : sa jeunesse ». Elle a appelé les étudiants à se mobiliser avec force, lucidité et créativité : « L’Algérie attend de vous des projets audacieux et innovants. Vos idées et votre énergie sont des remparts puissants contre cette guerre invisible. »
Tout en saluant les efforts de l’Armée nationale populaire et des forces de sécurité, qu’elle a qualifiés de « remparts vigilants sur nos frontières comme à l’intérieur », la présidente de l’Observatoire a affirmé la disponibilité de son institution à accompagner les jeunes dans la mise en œuvre de leurs initiatives de prévention et de sensibilisation.
De son côté, le wali d’Oran, M. Samir Chibani, a rappelé que ce colloque national, organisé sous le haut patronage de l’Observatoire national de la société civile en collaboration avec les autorités locales, « est une réponse urgente et nécessaire à une menace grave qui fragilise la cohésion sociale et menace l’avenir des jeunes générations ». Il a mis en lumière l’engagement de l’Algérie sur le plan international à travers la ratification de conventions majeures, notamment celles de 1961, 1981 et 1988, et souligné l’importance d’une synergie entre institutions, société civile et milieux universitaires pour construire une réponse durable.
Organisé sur deux jours, les 28 et 29 avril, ce rendez-vous a été marqué par la tenue d’un riche programme de conférences, d’ateliers thématiques et d’un salon d’exposition mettant en lumière les efforts des forces de sécurité, de la protection civile, du Croissant-Rouge algérien et des services sanitaires dans la lutte quotidienne contre les drogues et les substances psychotropes.
Au-delà des échanges, le colloque ambitionne de faire de la jeunesse un acteur central de la riposte sociale. L’approche par les pairs, les stratégies de communication numériques et les projets de terrain portés par les organisations étudiantes ont été identifiés comme des leviers à renforcer. Un défi que les étudiants semblent prêts à relever, convaincus que leur rôle est désormais crucial pour barrer la route à ce fléau multiforme.