Entretien réalisé par Djamila M.
La formation doctorale pour l’année universitaire 2024-2025 a connu d’importantes innovations, notamment l’introduction d’une formation complémentaire obligatoire et évaluée, intégrée au parcours doctoral. Cette initiative traduit une volonté ferme de réformer le système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique en Algérie. Pour mieux comprendre la portée de ces changements, nous avons rencontré la Dr Yamina Ben Aïssa, coordinatrice du conseil pédagogique de l’École régionale de doctorat en sciences nutritionnelle et responsable de la formation doctorale selon le système LMD à l’Université d’Oran 1. Tout en saluant cette démarche, elle a souligné que cette nouvelle formation offre aux doctorants un nouvel horizon combinant savoirs scientifiques, compétences cognitives et numériques.
Cap Dz : Que pensez-vous des nouveautés introduites dans la formation doctorale cette année ?
Dr Ben Aïssa : « Honnêtement, je considère que l’intégration de la formation complémentaire comme composante obligatoire et évaluée dans le parcours doctoral est une avancée très positive. Cette évolution reflète une réelle volonté de réforme de l’enseignement supérieur, rendant la formation plus intégrée et mieux adaptée aux exigences de la recherche scientifique contemporaine. »
Cap Dz : Quelles sont les principales nouveautés de cette formation complémentaire ?
Dr Ben Aïssa : « Elle comprend plusieurs unités fondamentales variées : philosophie, méthodologie scientifique, techniques de l’information et de la communication, intelligence artificielle, programmation, traduction, anglais, et psychologie de l’éducation. Ces modules contribuent à développer la personnalité du chercheur et lui fournissent des outils efficaces pour son parcours scientifique. »
Cap Dz : Pourquoi mettre l’accent sur des disciplines comme la philosophie et l’intelligence artificielle ?
Dr Ben Aïssa : « La philosophie est cruciale car elle renforce la pensée critique, une compétence essentielle pour tout chercheur. L’intelligence artificielle, quant à elle, est devenue un outil incontournable, notamment pour l’analyse de données et la prise de décision. À l’ère du numérique, il est vital que nos chercheurs maîtrisent ces technologies. »
Cap Dz : Quel rôle jouent les sciences informatiques dans cette formation ? Quel impact envisagez-vous à moyen et long terme ?
Dr Ben Aïssa : « Les sciences informatiques ouvrent de vastes perspectives, que ce soit pour développer des outils de recherche ou renforcer les compétences techniques des doctorants. Elles leur donnent accès à des domaines comme la programmation, l’analyse de données, voire la cybersécurité.
À moyen terme, je suis très optimiste : cette formation aidera à former une nouvelle génération de chercheurs mieux préparés à relever les défis scientifiques et technologiques, plus innovants et créatifs. »
Cap Dz : Comment les étudiants ont-ils accueilli ces nouveautés ? Cette démarche pourrait-elle être étendue à d’autres disciplines et universités ?
Dr Ben Aïssa : « Les étudiants ont montré un grand enthousiasme. Beaucoup voient ces unités comme une opportunité d’acquérir de nouvelles compétences et de relier théorie et pratique, surtout dans des domaines peu abordés dans la formation classique. Je pense que oui, absolument. La formation complémentaire, moderne et diversifiée, doit devenir une composante essentielle de tout parcours doctoral, garantissant une formation équilibrée qui intègre à la fois savoirs scientifiques, compétences humaines et techniques. »
Cap Dz : Quel message souhaitez-vous adresser aux nouveaux doctorants à l’occasion de la Journée de l’étudiant ?
Dr Ben Aïssa : « Je leur dis : profitez pleinement de cette opportunité unique. Vous étudiez dans un système en pleine évolution. Soyez curieux, travaillez avec rigueur, et n’ayez pas peur d’explorer de nouvelles expériences. La science avance grâce à la passion et à la persévérance. »
Cap Dz : Un dernier mot ?
Dr Ben Aïssa : « Merci à vous, et je souhaite à tous nos étudiants une excellente année universitaire. »