Meriem B
La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Oran (SEOR) a annoncé, hier, la reprise de l’activité à la station de dessalement de Cap Blanc avec une hausse notable de la production, désormais fixée à 150 000 mètres cubes d’eau par jour contre 100 000 auparavant. Une évolution stratégique en cette période de forte demande, marquée par l’Aïd El-Adha et l’afflux estival, qui conforte le rôle central de cette infrastructure dans le dispositif d’alimentation en eau potable de l’ouest du pays
À une trentaine de kilomètres d’Oran, sur la côte de Cap Blanc, une infrastructure colossale s’impose en silence comme le garant de la sécurité hydrique de toute une région. Mise en service en février dernier, la station de dessalement d’eau de mer (SDEM) de Cap Blanc s’impose désormais comme un maillon essentiel du dispositif d’alimentation en eau potable de la wilaya d’Oran… et au-delà.
Conçue pour produire à terme jusqu’à 300 000 mètres cubes par jour, la station fonctionne actuellement à un rythme soutenu de 150 000 m³/jour, après une récente montée en puissance opérée par l’exploitant. Une performance saluée par la Société des Eaux et de l’Assainissement d’Oran (SEOR), qui voit dans cette progression un levier décisif pour répondre à la demande croissante, notamment en cette période de forte sollicitation liée à l’Aïd El-Adha et à la saison estivale.
Mais Cap Blanc, ce n’est pas seulement une prouesse technique. C’est un projet à dimension stratégique. Interconnectée au vaste réseau de distribution de la wilaya, la station alimente un large périmètre, allant des hauteurs d’Oran jusqu’aux communes côtières de Aïn El Turck et Bousfer. À terme, son potentiel de production devrait également bénéficier aux wilayas voisines de Mascara, Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbès, réduisant la pression sur les barrages et les forages traditionnels.
Cependant, cette montée en charge ne s’est pas faite sans ajustements. En raison de travaux techniques réalisés par la société gestionnaire de la station, AEC, une réduction momentanée de la production a entraîné des perturbations dans certaines zones, notamment à Aïn Tessa, Boutlélis, Mers El Hadjadj ou encore Aïn El Beïda. La SEOR, en première ligne de la distribution, a réagi rapidement en révisant temporairement le programme d’approvisionnement, tout en rassurant ses abonnés sur un retour progressif à la normale. Elle précise d’ailleurs que la distribution reprend déjà son rythme initial, la production ayant été stabilisée.
Dans un communiqué, la société a souligné son engagement à anticiper les besoins des usagers tout en assurant la transparence de l’information. Elle a également exprimé ses remerciements aux citoyens pour leur patience et leur compréhension face à ce contexte exceptionnel.
Plus qu’une station, Cap Blanc est aujourd’hui perçue comme un véritable « poumon hydraulique » de l’Ouest algérien. Et les autorités misent sur cette infrastructure pour inscrire durablement la région dans une logique d’autonomie hydrique.