R.N

La 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), prévue du 4 au 10 septembre à Alger, s’impose comme une étape stratégique pour transformer les ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en résultats tangibles, a souligné la Table ronde africaine des affaires (African Business Roundtable).

Dans un entretien accordé à l’APS, le secrétaire exécutif et directeur des opérations de l’organisation panafricaine basée à Abuja (Nigeria), Samuel Ayodele, a mis en avant l’importance de cette foire, qui représente une opportunité concrète pour avancer sur la libéralisation tarifaire et l’harmonisation des règles d’origine, deux piliers essentiels pour l’application effective de l’accord. Selon lui, les accords et contrats attendus permettront de fluidifier le commerce intra-africain, tout en unifiant davantage les politiques et normes commerciales.

Il a insisté sur la nécessité de mobiliser des investissements dans des projets industriels et d’infrastructures compatibles avec la ZLECAf, afin de soutenir la mise en place de chaînes d’approvisionnement africaines capables de réduire la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. L’IATF, a-t-il ajouté, sera également un espace de partenariats entre décideurs et entrepreneurs, ouvrant la voie à des mécanismes innovants tels qu’un système douanier unifié, des plateformes numériques de paiement, et un meilleur accès des PME aux marchés régionaux.

Concernant l’organisation de cette édition par l’Algérie, M. Ayodele a affirmé que cela reflète son ambition de se positionner comme un acteur fédérateur de l’intégration économique africaine, grâce à sa position géostratégique reliant l’Afrique subsaharienne, l’Europe et le bassin méditerranéen.

De son côté, le directeur régional de l’organisation pour l’Afrique australe, Peter Mutakwi, a salué le choix d’Alger comme hôte, dans un contexte marqué par un regain de volonté continentale de renforcer les échanges et de réduire la dépendance externe. Il a particulièrement mis en avant l’adhésion de l’Algérie au Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), un signal fort de son engagement à inscrire ses actions dans l’agenda de la ZLECAf.

Selon lui, l’IATF constituera un catalyseur majeur du commerce intra-africain, en offrant une plateforme physique et numérique où les acteurs économiques pourront conclure des accords, accéder à un marché unique de près de 1,4 milliard d’habitants et échanger des informations stratégiques. Les conférences et forums prévus permettront, en parallèle, d’examiner des solutions concrètes aux défis logistiques et aux barrières non tarifaires.

Mutakwi a ajouté que la mise en valeur des produits et services fabriqués en Afrique renforcera la confiance dans les capacités locales et favorisera le recours à la production continentale. L’IATF sera ainsi l’outil qui traduira les textes de la ZLECAf en réalité commerciale.

En outre, des événements spécialisés tels que le Creative Africa Nexus (CANEX) et le Salon africain de l’automobile mettront en avant des secteurs stratégiques pour l’industrialisation et le développement des chaînes de valeur africaines.

La Table ronde africaine des affaires conclut que, par l’organisation de cette édition, l’Algérie réaffirme son rôle moteur dans le développement économique africain et son engagement à fédérer les initiatives panafricaines, tout en mobilisant le secteur privé et en encourageant une participation active des entrepreneurs du continent.