H.Nassira

Le pôle urbain Ahmed Zabana situé à Misserghine (Oran), se prépare à accueillir trois nouveaux lycées en construction sur les sites stratégiques d’Az Ville, du CGC et du site 18, un secteur résidentiel comptant quelque 2000 logements. Ces infrastructures sont attendues pour répondre à une demande scolaire croissante liée à l’expansion rapide de la nouvelle ville.

Cependant, à l’occasion de la rentrée scolaire 2025/2026, la réception du lycée d’Az Ville, initialement prévue pour ce dimanche, ne pourra pas avoir lieu en raison des travaux inachevés, qui ne sont complétés qu’à hauteur de 40%. Les autorités estiment désormais que ce lycée ne sera opérationnel qu’à la fin de l’année, retardant ainsi sa mise à disposition pour les élèves.

Face à cette situation, les services éducatifs du pôle urbain ont pris une décision importante : transformer temporairement le collège (CEM) nouvellement construit en annexe du lycée Cherif Othman. Cette mesure vise à pallier l’engorgement extrême de ce lycée, qui accueille actuellement un nombre d’élèves très supérieur à sa capacité.

Azzedinne Lotfi El Ghrib, membre de la commission des équipements publics et de l’investissement à l’APW et acteur associatif engagé dans le développement du pôle, a expliqué que cette transformation constitue une solution provisoire, en attendant la livraison des nouveaux lycées dont les travaux ont repris après des difficultés financières récentes. Selon lui, la réception des établissements est envisagée au premier trimestre de la nouvelle année scolaire. Il a également souligné l’importance de cet apport pour le pôle urbain, qui bénéficiera ainsi de trois nouvelles structures secondaires.

Pourtant, malgré ces avancées, la nouvelle ville Ahmed Zabana reste confrontée à un déficit en infrastructures scolaires, notamment au niveau des écoles primaires et collèges. Pour gérer la surcharge actuelle, des annexes temporaires sont déjà en fonctionnement, comme le lycée transformé en collège l’an dernier pour mieux répartir les élèves.

Un autre défi concerne la scolarisation des enfants des bénéficiaires du programme AADL 2, la deuxième tranche du programme de logement social, qui touche près de 3000 familles. Tous leurs enfants ont dû être inscrits à l’école du Chahid Allal Aidouni, provoquant une saturation extrême dans cet établissement. Pour y remédier, la carte scolaire a prévu le transfert de certains élèves vers l’école primaire Salem Hamdaoui, située à une distance raisonnable, soit un trajet de 10 à 15 minutes. Ce redéploiement a été confirmé par des responsables de la direction de l’éducation, qui s’engagent à ouvrir des classes supplémentaires en fonction des capacités d’accueil des écoles.

Outre ces problèmes de capacité, un autre facteur inquiète les familles et les responsables scolaires : la sécurité aux abords de certaines écoles, notamment celles de Fenzari Etayeb et Ben Triki Abdelkader. Ces établissements sont entourés de chantiers ouverts, représentant un danger sérieux pour les élèves. Une lettre a été adressée aux autorités locales pour demander une intervention rapide afin d’isoler ces zones et les rendre sûres, garantissant ainsi un environnement sécurisé pour les enfants.

Le pôle urbain Ahmed Zabana illustre ainsi les défis liés à l’urbanisation rapide : tout en offrant des opportunités de développement, la croissance démographique impose des réponses urgentes en matière d’infrastructures éducatives, de gestion des flux d’élèves et de sécurité. Les pouvoirs publics, conjuguant investissements et solutions temporaires, semblent mobilisés pour accompagner cette mutation et répondre aux attentes des familles. Reste à surveiller de près l’avancée des travaux pour que ces nouveaux lycées deviennent enfin un atout durable pour la région.