L’Algérie à l’heure du pragmatisme énergétique éclairé

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Wassila. B

Alors que le NAPEC 2025 bat son plein à Oran, ce n’est pas seulement une vitrine technologique qui s’offre à nous, mais hub énergétique d’une nation à la croisée des chemins. L’Algérie, géant énergétique de la Méditerranée, présente au monde sa feuille de route, une stratégie audacieuse qui refuse l’angélisme vert pour lui préférer un pragmatisme assumé. Alors que le NAPEC 2025 illumine Oran de ses débats stratégiques, une conviction s’impose : l’Algérie démontre au monde entier la maturité de sa vision énergétique. Loin des postures idéologiques, les autorités algériennes font preuve d’une clairvoyance remarquable en adoptant une approche équilibrée et pragmatique qui mérite d’être saluée. La sagesse dont fait preuve l’Algérie dans la gestion de sa transition énergétique est exemplaire. Alors que nombreux sont les pays qui succombent à la tentation d’une transition brutale et déconnectée des réalités économiques, l’Algérie a choisi la voie de la raison : utiliser les ressources gazières – ce poumon financier providentiel – pour financer intelligemment son avenir vert. Le plan d’investissement de 50 milliards de dollars de Sonatrach et l’ambitieuse politique d’exploration, y compris en offshore, témoignent d’une vision à long terme qui allie parfaitement sécurité énergétique présente et préparation de l’avenir. Mais la véritable prouesse stratégique des autorités algériennes réside dans leur capacité à anticiper les mutations du paysage énergétique mondial. Le développement accéléré de l’hydrogène vert, matérialisé par des projets structurants comme le « SoutH₂ Corridor » et le partenariat avec Cepsa, révèle une perception aiguë des opportunités futures. Cette vision prospective positionne l’Algérie non plus comme un simple exportateur d’énergies fossiles, mais comme un acteur incontournable de la transition énergétique méditerranéenne. La politique énergétique algérienne fait preuve d’une cohérence admirable entre ambition et pragmatisme. L’objectif de 30% d’électricité verte d’ici 2035, soutenu par le programme « Tafouk 1 » et des partenariats internationaux judicieusement choisis, démontre une volonté ferme de transformation sans négliger les impératifs de développement économique. Le projet « Algeria Solar Glass Project » avec le groupe chinois Kibing illustre parfaitement cette approche visionnaire : en créant une filière industrielle solaire intégrée, l’Algérie pose les bases d’une souveraineté énergétique véritable et durable.

Face aux défis énergétiques du XXIe siècle, l’Algérie offre ainsi une leçon de réalisme et de perspicacité stratégique. La double identité, assumée et revendiquée, d’un pays qui maîtrise aussi bien l’exploitation responsable de ses ressources gazières que le développement ambitieux des énergies du futur, constitue un modèle de transition énergétique réfléchie et progressive. Alors que le monde entier cherche la voie d’une transition réussie, l’Algérie démontre que la sagesse énergétique consiste non pas à opposer les énergies entre elles, mais à les articuler avec intelligence dans une perspective de développement durable. Une leçon de pragmatisme éclairé dont beaucoup de pays vont s’inspirer.