L’Ecole Normale d’Oran, construite en 1933 a été reconvertie il y a plusieurs années en lycée baptisé «Adda Abdelkader» va retrouver son statut d’antan.
En effet, les élèves du lycée ont été dispatchés à travers les autres établissements du secondaire, pour permettre l’entame des travaux de réhabilitation. Hier, on a pu voir de près les travaux qui ont bel et bien commencé. Une entreprise locale s’en charge de redonner une seconde jeunesse pour cet institut qui a fait les beaux jours de l’école algérienne.
D’ailleurs, plusieurs voix de la famille du secteur éducatif pointaient du doigt les responsables du ministère qui ont à une certaine période, permis d’ «éliminer» ces écoles et effacer leurs glorieuses fécondes qui a permis de former ces cohortes d’élèves-maîtres qui s’en allèrent semer dans leurs écoles les valeurs qui leur avaient été inculquées. Selon un agent rencontré sur place, nous a affirmé que tous les moyens logistiques sont mis à disposition pour que les travaux soient achevés dans les délais prescrits, néanmoins il nous a pas révélé la période que prendra ce coup de lifting.
La réouverture de l’Ecole Normale d’Instituteurs devra réjouir plus d’un, notamment les anciens élèves de cette académie éducative, qui sont aujourd’hui à la retraite. L’un d’eux, ancien enseignant et directeur du lycée « Abdelhamid Ibn Badis» (ex-Ardaillon) nous dira : «C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le secteur de l’Education à Oran et les wilayas limitrophes, l’ancien système avait fait ses preuves, et le niveau des anciennes générations en est la preuve.» Et d’ajouter : «Aujourd’hui, on lance les nouveaux enseignants directement dans le bain, sans la moindre formation pédagogique, d’où leurs difficultés à nouer des relations professionnelles enseignant-élève et enseignant-parent d’élève. De là a commencé la fissure, qui nous a amené à cette situation chaotique de l’école algérienne,» conclura notre interlocuteur. Cette récupération de l’ENO et sa réhabilitation entre dans le cadre d’une nouvelle stratégie de la ministre de l’Education Nationale qui annonce la mise en œuvre de trois grandes lignes directrices, citant dans l’ordre la refonte pédagogique, ainsi que le repositionnement et la requalification de l’école primaire. Mme Nouria Bengabrit signale que les autres chantiers visent à asseoir une plus grande cohérence du projet éducatif et à recentrer les actions de son ministère en matière de normalisation, de production de protocoles et de réglementations. Toutes ces actions, commente-t-elle, seront animées durant la première et seconde années primaires par des inspecteurs chargés de former les enseignants à établir les plans d’apprentissage, d’évaluation pédagogiques et de contrôle continu des élèves. La ministre signale à cet effet que les quelque 11.000 enseignants qui viennent d’être recrutés ont tous bénéficié de séances de formation animées par des inspecteurs et d’enseignants formateurs chargés de leur inculquer : « les pratiques réelles de classes,» durant toute l’année scolaire. Mme Benghabrit annonce, par ailleurs, que son ministère a récupéré, à ce jour, 28 instituts de formation d’enseignants, dont certains, dit-elle, demandent à être réaménagés, parce que présentant : «un état lamentable.»

L’ère de la formation commence

Ces mesures instaurées par la ministre Nouria Benghabrit confirment que la nouvelle année scolaire 2018/2019 sera celle de “la formation par excellence” destinée à atteindre “les plus hautes normes de qualité dans l’éducation et l’enseignement”. L’ancienne directrice du CRASC d’Oran, précise que ce programme de formation s’inscrit dans le cadre du “Plan National de Formation” (PNF) qui s’étalera jusqu’à 2020 et touchera toutes les catégories (enseignants, inspecteurs, administratifs et travailleurs professionnels). C’est ainsi que durant l’année scolaire 2017-2018, près de 80.000 fonctionnaires ont bénéficié de ces formations. Elle a souligné, dans ce sens, que “l’école de qualité passe par la mise en œuvre de l’objectif de professionnalisation des pratiques d’enseignement et de gestion, une école de qualité et une école qui est au service des apprentissages des élèves”.
De ce fait, le secteur de l’Education s’engage à l’amélioration du niveau des élèves, notamment au cycle primaire qui constitue le fondement de l’opération éducative, a soutenu la première responsable du secteur. Des améliorations ont été introduites dans les programmes scolaires selon une nouvelle vision adaptée aux développements didactiques, scientifiques et technologiques, a-t-elle ajouté. Une nouvelle méthode de formation a été mise en place pour garantir le professionnalisme et unifier les visions de tous au service de la qualité, a encore fait savoir la ministre. Il s’agit en l’occurrence de l’organisation sous forme de groupe de travail, à l’instar des quatre ateliers consacrés à différents thèmes, lors de la conférence nationale des directeurs de l’Education, à savoir “la stratégie de formation, les nouveautés pédagogiques et autres liées à la politique de rationalisation des dépenses et à la déontologie du secteur”, a indiqué Mme Benghabrit. La ministre de l’Education Nationale a soutenu que son secteur accordait une importance particulière à la formation continue de tous les cadres, notamment les inspecteurs et enseignants, et a fait de l’année scolaire actuelle une année d’évaluation des directeurs de l’Education et des établissements selon les normes contenues dans le “Système National d’Evaluation”.