Zitouni Mustapha

Décidément, la notion de service public ne semble plus avoir de sens auprès de ceux qui activent dans les secteurs, exigeant un contact direct avec la population et le grand public. En plus des administrations, il y a un autre secteur, celui des Transports, en l’occurrence, où l’on ne se soucie guère des comportements inconscients des chauffeurs de transport en commun, les bus et les taxis, n’obéissant ni aux lois, ni aux règles qu’impose ce secteur, comme il est de cours dans tous les pays. Il faut dire, que la situation chaotique dans laquelle se trouve l’activité des transports en commun, découle directement de l’incapacité des institutions et organismes à réguler ce secteur qui semble leur échapper totalement. Qui a Oran, n’a pas constaté le comportement des bus à travers les rues et avenues de la ville, à commencer par la tenue vestimentaire censée donner une image distinctive et harmonieuse des chauffeurs et receveurs de bus, depuis de très nombreuses années ? Les effets d’annonce se succèdent par les multiples associations et syndicats des transporteurs, lors des rencontres tenues au fil des années, sans qu’on arrive a réellement appliquer les règles de bases, à savoir : hygiène, sécurité et respect. Qui a Oran, n’a pas constaté, l’état délabré des bus, la saleté et les vitres cassées remplacées par un simple carton ? Une vision qui n’échappe à personne, sauf aux a autorités locales, à la Direction des Transports et aux associations et autres représentations et elles sont nombreuses qui gravitent autour de ce secteur, qui pour l’heure, donne une piètre image de la ville. Nul besoin de parler des itinéraires non respectés, malgré le cahier de charges imposé, une situation que seuls les usagers connaissent parfaitement, car pris en otage par le diktat des transporteurs sans que personne ne s’en offusque vraiment. Quel organisme peut protéger ce type de consommateurs, car les usagers sont effectivement des consommateurs laissés pour compte ? Bus ou Taxi, l’itinéraire est tracé selon l’humeur du chauffeur et dans ce cas, de nombreux conducteurs de taxi, vous imposent de descendre bien avant votre point d’arrivée, «trop de circulation,» disent-ils,» comme seule excuse et l’on revient à cette notion de service public, très exigée et respectée dans de nombreux pays et qui fait toute la différence entre ceux, ayant attient une certaine maturité et d’autres qui se complaisent dans une situation de médiocrité criarde. L’absence de contrôle, laisse place aux dérives L’on se rappelle, il y a quelques semaines, lorsque 02 jeunes filles ont été agressées par un chauffeur de taxi et son compagnon. Pourtant, les jeunes filles semblaient confiantes, lorsqu’elles ont hélé ce taxi, car le numéro l’identification était bien visible sur la portière et le luminaire sur le toit de la voiture indiquait bien quel taxi en question était en activité. Les 02 jeunes filles ont échappé à une agression grâce à leur courage et leur instinct de survie, et l’on saura plus tard, que le chauffeur en question et son complice, étaient sous l’effet de psychotropes. Quelque temps plus tôt, l’on se remémore le tragique accident de l’avenue d’Oujda, où un écolier de 10 ans avait été mortellement écrasé par un bus et traîné sur plusieurs mètres. Que dire, d’un chauffeur de bus avec plusieurs passagers à bord, se permettant le luxe de s’arrêter en pleine circulation au centre de la ville d’Oran ? Pour tenez-vous bien, commander un café de la cafétéria qui se trouve sur son itinéraire et peu importe, les passagers, ils attendront et peu importe si l’on gène la circulation, le propriétaire du bus à les bras longs. Ou sont les stations de taxi, annoncées ? Le mois dernier, on a installé des pancartes désignant et identifiant des stations de taxi, au niveau de la Place des Victoires, ou encore face au marché Michelet, on avait même annoncé aux citoyens que ces stations sont désormais fonctionnelles, à ce jour, aucun taxi ne s’est arrêté au niveau de ces stations, le reste se passe de commentaire! Le secteur est profondément gangrené Pour rappel, un constat amer avait été dressé par le président de la Fédération du Transport des Voyageurs, affiliée à l’UGCAA, en présence de tous les acteurs du secteur en plus des autorités locales de l’époque, en substance, l’intervenant a parlé de: «le piston et la corruption sont devenus une condition sine qua non dans l’octroi des agréments, ou l’affectation des lignes.» Dans son rapport il évoquera des faits graves : «Corruption, piston, absence de plans de transport et de circulation » pour conclure que c’est tout simplement : «L’anarchie tout court.» Le constat est unanime, le secteur vit une situation chaotique qui pénalise transporteurs et clients. ‘Il faut bien établir une étude sérieuse et approuver des plans de transport et de circulation. Toutes les wilayas du pays, sont dans la même situation. Soit les plans n’existent pas, soit ils sont anciens et dépassés par le temps comme à Oran, où l’on circule avec un plan totalement obsolète. A se demander, sur quelles bases on octroie des agréments aux transporteurs et sur quelles bases sont faites les affectations vers telle ou telle ligne ? Une interrogation sans réponse à ce jour, car assez embarrassante.