S.M

Dans un élan de solidarité et de préservation patrimoniale, de jeunes bénévoles du ksar Abboud, dans la commune d’Ougrout (wilaya de Timimoun), se sont mobilisés pour réhabiliter la foggara “Edhakira”, un ancien système hydraulique traditionnel tombé à sec depuis plusieurs années.

Conscients de l’importance culturelle, historique et environnementale de cette infrastructure ancestrale, les jeunes ont lancé une action de “Touiza” – forme de bénévolat collectif – afin de redonner vie à ce puits souterrain, autrefois source essentielle pour les palmeraies et cultures oasiennes qui composent l’écosystème local.

Selon Ahmed Abdelouafi, président de l’association de la foggara “Edhakira”, cette initiative a émergé d’un profond attachement au patrimoine hydraulique saharien, véritable témoin du génie des anciens, capables de faire jaillir l’eau dans un environnement aride.

Une réunion de sensibilisation a d’abord rassemblé les agriculteurs de la région, fortement impactés par le tarissement de la foggara, pour étudier les moyens de sa restauration. Cette concertation a rapidement débouché sur le lancement d’une “Touiza”, mobilisant les habitants du ksar dans des travaux de curage et d’entretien des conduits souterrains.

La participation a été intergénérationnelle et inclusive, avec l’implication notable des femmes du village, qui ont assuré l’intendance et la préparation des repas pour les volontaires mobilisés sur le terrain.

Après une semaine d’efforts intensifs, les conduits obstrués ont pu être dégagés, permettant à l’eau de ruisseler à nouveau dans les galeries souterraines. Ce retour de l’eau redonne espoir aux agriculteurs, qui pourront désormais préparer la prochaine saison agricole grâce aux bassins réapprovisionnés par la foggara.

Le président de l’association a salué le soutien des services communaux, qui ont fourni des engins et des équipements pour faciliter les travaux. Le président de l’Assemblée populaire communale d’Ougrout, Daoud Bouguemma, s’est lui aussi félicité de cette action exemplaire, réaffirmant la disponibilité de la commune à soutenir ce type d’initiatives citoyennes, qui œuvrent à la préservation du patrimoine matériel et culturel local, notamment celui des foggaras, classés patrimoine mondial par l’UNESCO.

L’édile a également souligné l’importance de ce patrimoine vivrier et identitaire, qui constitue un levier potentiel pour le développement du tourisme saharien, en lien avec l’artisanat local et les savoir-faire traditionnels transmis de génération en génération.