Urgence humanitaire absolue à Ghaza !

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Wassila. B

Les chiffres, désormais, dépassent l’entendement. Ils s’accumulent, froids, abstraits, presque routiniers, au risque de nous anesthésier. Mais derrière le bilan macabre de cette dernière journée – 25 vies palestiniennes anéanties – se cache une réalité d’une brutalité inouïe. Depuis le 7 octobre 2023, l’offensive sioniste a précipité la bande de Ghaza dans un abîme de souffrances, avec un bilan qui dépasse les 64 455 morts, une majorité d’enfants et de femmes, et plus de 162 776 blessés. Ces chiffres ne sont pas une statistique. Ils sont le récit d’un effondrement humanitaire qui se déroule sous nos yeux, avec la complicité silencieuse d’une communauté internationale paralysée. Car au-delà des bombes, une autre arme, tout aussi meurtrière, achève une population prise en tenaille : la faim. La situation dans les hôpitaux, déjà saturés par les blessés de guerre, est devenue le théâtre d’une nouvelle tragédie, silencieuse et lente. Six nouveaux décès dus à la famine et à la malnutrition ont été enregistrés en 24 heures, dont deux enfants. Officiellement, la famine a déjà tué 393 personnes, dont 140 enfants. Ce ne sont pas des morts instantanées sous les décombres, mais des morts annoncées, évitables, dans l’indifférence générale. Un rapport alarmant de l’UNRWA confirme l’accélération vertigineuse de la catastrophe : la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a doublé en l’espace de trois mois. Conséquence directe du blocus israélien strict qui étrangle Ghaza et empêche délibérément l’acheminement de l’aide humanitaire en quantité suffisante. Aujourd’hui, près de 900 000 enfants souffrent de la faim, et 70 000 d’entre eux sont en situation de malnutrition sévère. Ils sont les victimes innocentes d’une stratégie de siège qui utilise la privation comme une arme de guerre. La communauté internationale, une nouvelle fois, est appelée à agir. Et pourtant, les déclarations d’inquiétude et les appels à la modération restent lettre morte. Les résolutions des Nations Unies sont ignorées, les injonctions de la Cour Internationale de Justice sont bafouées. Les bombardements incessants, couplés à ce blocus criminel qui prive la population de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux essentiels, créent une situation de non-droit où les civils n’ont d’autre choix que de mourir sous les bombes ou de mourir de faim. Il ne s’agit plus de géopolitique, de justifications sécuritaires ou de récits antagonistes. Il s’agit d’humanité. Chaque heure de passivité, chaque jour de négociations infructueuses, chaque report d’une décision forte coûte des vies. Les équipes de secours, héroïques, ne peuvent plus accéder à des zones entières, laissant un nombre indéterminé de victimes ensevelies sous les décombres, sans sépulture ni dignité. L’urgence est absolue. Elle exige bien plus que des mots. Elle exige une action coercitive immédiate pour imposer un cessez-le-feu permanent et inconditionnel. Elle exige la levée immédiate et totale du blocus pour permettre un flux massif et ininterrompu d’aide humanitaire, de nourriture, de médicaments et de carburant. Elle exige que les responsables de ce qui s’apparente de plus en plus à un crime contre l’humanité rendent des comptes devant la justice.