Face à une sécheresse d’une ampleur inédite depuis plusieurs décennies, l’Iran se prépare à d’éventuelles restrictions d’eau, notamment dans sa capitale. Le président Massoud Pezeshkian a averti, lors d’un discours télévisé, que Téhéran pourrait devoir rationner l’eau dès la fin novembre si aucune pluie n’intervient d’ici là.
« S’il ne pleut pas, nous allons devoir commencer à rationner l’eau à Téhéran entre fin novembre et début décembre », a déclaré le chef de l’État. Et d’ajouter : « Même avec un rationnement, sans pluie, nous manquerons d’eau et il faudra envisager d’évacuer la capitale. »
Selon le président, le pays traverse sa pire sécheresse depuis un siècle, un constat partagé par les autorités locales. Le directeur de la compagnie des eaux de Téhéran, Behzad Parsa, cité par l’agence officielle Irna, a alerté dimanche sur un risque imminent : la ville pourrait manquer d’eau potable d’ici deux semaines. Le barrage Amir Kabir, l’un des cinq principaux réservoirs de la capitale, ne contient plus que 14 millions de mètres cubes d’eau, soit à peine 8 % de sa capacité.
Malgré une baisse de 10 % de la consommation d’eau à Téhéran au cours des six derniers mois, la situation reste tendue. « Si nous atteignons 20 %, nous pourrions stabiliser la situation pendant un mois ou deux, le temps que la pluie arrive », a estimé Mohsen Ardakani, directeur provincial de la compagnie des eaux, sur la télévision d’État.
Le pays, connu pour son climat sec et chaud, voit ses précipitations chuter dramatiquement. Selon l’agence Tasnim, le taux de précipitations annuel est tombé à 152 millimètres, soit 40 % de moins que la moyenne enregistrée au cours des 57 dernières années. Dans certaines provinces, la baisse atteint même 80 %.
Pour Mohammad Reza Kavianpour, directeur de l’Institut de recherche sur l’eau à Téhéran, l’heure est grave : « L’Iran doit se préparer à une situation critique. »























