Wassila. B
L’Italie s’engage à renforcer sa coopération économique en s’engageant à investir massivement en Algérie. C’est ce qu’a déclaré le vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l’Italie, M. Antonio Tajani, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président Tebboune. Ce haut responsable italien a affirmé que les relations entre l’Algérie et son pays sont très fortes, soulignant la volonté des deux pays de les renforcer davantage. « Je remercie le Président, Abdelmadjid Tebboune, pour son accueil très chaleureux et amical », a déclaré M. Antonio Tajani qui a révélé avoir évoqué avec le président algérien les différents aspects de la coopération économique, notamment dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, du bâtiment et de l’agro-industriel. « Nous sommes disposés à engager de nouveaux investissements en Algérie et apporter tout notre savoir-faire », a assuré M. Antonio Tajani. Le partenariat entre les deux pays peut être encore amélioré. L’Italie pourrait importer davantage de produits algériens comme les dattes, les agrumes ou encore des articles d’artisanat. Les collaborations entre les PME des deux pays ont besoin d’être encouragées notamment dans l’agroalimentaire, les nouvelles technologies et l’artisanat. Cela pourrait passer par des missions économiques bilatérales, des salons commerciaux. Un autre axe à promouvoir concerne la coopération dans l’éducation et la recherche. Des bourses d’études et des programmes de mobilité étudiante peuvent être mis en place. Enfin, l’Italie peut aussi être d’une grande utilité pour l’Algérie, pays en quête de rendre son industrie pharmaceutique autonome et réellement productive en lui assurant un transfert de savoir-faire pour pouvoir fabriquer la matière première localement. Le 5e Sommet intergouvernemental prévu, cette année à Rome, vise à consolider ces convergences, notamment via le Plan Mattei. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Italie, avec des exportations atteignant 35 % des parts de marché italiennes en 2023. Le gazoduc TransMed Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, est un pilier de cette coopération, avec une capacité annuelle de 33,15 milliards de m³. Les deux pays ont renforcé leurs accords énergétiques, notamment avec un projet d’interconnexion électrique via un câble sous-marin et surtout un gros contrat de 4 milliards de dollars pour la production pétrolière et gazière et l’exploration d’énergies renouvelables (solaire, hydrogène vert) et la transition énergétique, visant à réduire la dépendance italienne aux hydrocarbures russes. Un accord paraphé entre Sonatrach et le groupe Italien ENI, prévoit de grands projets gaziers pour en augmenter les volumes exportés vers l’Italie. L’Algérie et le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) ont signé, en été dernier, un contrat pour cultiver du blé, des légumes secs et implanter des unités de fabrication de pâtes alimentaires à Timimoun. A El Ménéa, les Italiens ont également un projet de cultures stratégiques (canne à sucre, céréales) sur 50 000 hectares.