R.M
La compagnie Royal Air Maroc (RAM) fait l’objet de poursuites civiles devant le tribunal judiciaire de Paris, suite au décès de Marie-Thérèse, une passagère franco-sénégalaise de 68 ans, survenu lors d’un vol reliant Casablanca à Dakar. Sa fille, Marie Diop, accuse la compagnie de non-assistance à personne en danger, dénonçant un manque criant de réactivité de l’équipage face à la détresse médicale de sa mère.
Selon le témoignage publié dans Le Parisien, la victime, souffrant de problèmes cardiaques, avait entrepris ce voyage seule depuis Montpellier, avec une escale à Casablanca, pour se recueillir sur la tombe de son fils au Sénégal. Déjà affaiblie à l’aéroport marocain, elle aurait embarqué en état d’épuisement manifeste, incapable de marcher correctement, selon plusieurs témoins.
Peu après l’embarquement, Marie-Thérèse devient inerte. Malgré les alertes répétées de passagers inquiets, l’équipage aurait minimisé la situation, se contentant de vérifier son pouls avec un oxymètre avant d’affirmer qu’elle allait bien. Ce n’est qu’après 45 minutes d’inaction qu’un médecin présent à bord intervient, découvrant qu’elle était déjà décédée depuis un moment, mais choisissant de garder le silence pour ne pas paniquer les autres passagers.
À l’atterrissage à Dakar, les secours confirment le décès. Bouleversée, Marie Diop dénonce une forme d’indifférence systémique, voire discriminatoire. « Ma mère était en détresse, mais elle a été ignorée. Elle est morte seule, sous les yeux de tous », a-t-elle confié.
L’avocat de la famille pointe une négligence grave du personnel navigant, qui aurait ignoré les signaux d’alerte et omis d’effectuer les gestes de premiers secours pour lesquels il est formé. Cette affaire, relayée également par le site La Nouvelle Tribune, ravive les critiques récurrentes à l’égard de la RAM, accusée par de nombreux passagers africains de traitements discriminatoires, de refus d’assistance, et de services inégalitaires.
Pour Marie Diop, il ne s’agit pas seulement de demander des comptes : elle souhaite que la responsabilité humaine soit reconnue afin qu’aucune autre personne ne subisse le même sort dans l’indifférence.
