L’Algérie obtient une reconnaissance diplomatique majeure en Asie

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Ce mercredi 9 juillet 2025 marque une étape diplomatique majeure pour l’Algérie : le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a pris part à la cérémonie d’ouverture de la 58e réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), tenue à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie. L’événement a été particulièrement symbolique pour Alger, qui a officiellement adhéré au Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) de l’ASEAN. Dans un communiqué publié hier, le ministère algérien des Affaires étrangères a salué cette avancée comme une étape stratégique témoignant de la volonté affirmée de l’Algérie de renforcer sa présence sur la scène asiatique et de diversifier ses partenariats internationaux au-delà de ses sphères traditionnelles d’influence. En marge de la réunion, Ahmed Attaf a été reçu par le chef du gouvernement malaisien à qui il a transmis un message de salutations du président Abdelmadjid Tebboune. Le ministre a également réaffirmé l’engagement de l’Algérie à renforcer la coopération bilatérale entre Alger et Kuala Lumpur, tant sur le plan politique qu’économique, ainsi que dans le cadre du dialogue ASEAN-Algérie. Le Premier ministre malaisien a salué cette adhésion qu’il a qualifiée d’« opportune », exprimant sa disponibilité à œuvrer de concert avec le président Tebboune pour approfondir les relations bilatérales à tous les niveaux. Il a également chargé le ministre Attaf de transmettre ses salutations au chef de l’État algérien. L’adhésion de l’Algérie au TAC de l’ASEAN représente une porte ouverte vers un espace géopolitique majeur. L’ASEAN, qui regroupe dix pays d’Asie du Sud-Est représentant plus de 670 millions d’habitants, constitue un bloc économique et politique influent sur la scène mondiale. En intégrant ce cadre de coopération, Alger envoie un signal fort de sa volonté de s’ancrer dans une dynamique de partenariats multilatéraux, notamment en matière de commerce, d’investissement, de culture, mais aussi de sécurité régionale. Cette nouvelle posture diplomatique illustre l’évolution de la politique étrangère algérienne qui, sans renier ses alliances historiques, cherche désormais à tisser de nouveaux liens avec les grandes régions de croissance, à commencer par l’Asie-Pacifique. Avec cette adhésion, l’Algérie espère intensifier son dialogue politique avec les États membres de l’ASEAN, tout en explorant les possibilités d’intégration dans les forums régionaux comme le Sommet de l’Asie de l’Est ou l’ASEAN+1. Les domaines de coopération envisagés vont de la transition énergétique au numérique, en passant par la sécurité alimentaire et la lutte contre le changement climatique. L’Algérie est perçue comme un acteur sérieux et engagé dans la consolidation des partenariats Sud-Sud. Ce rapprochement avec l’Asie du Sud-Est pourrait bien amorcer une transformation profonde de l’ancrage géostratégique de l’Algérie sur la scène internationale. L’ouverture vers l’Est, dans un monde multipolaire où les alliances se redessinent.