Wassila. B
La récente intervention d’Elizabeth Aubin, ambassadrice des États-Unis à Alger, a mis en lumière une réalité trop souvent éclipsée : la relation algéro-américaine dépasse aujourd’hui le strict cadre sécuritaire pour s’ancrer durablement dans l’économie et la culture. « Nous sommes fiers de travailler avec l’Algérie », a affirmé la diplomate, soulignant la reconnaissance américaine du rôle de l’Algérie sur la scène internationale. Les étapes franchies ces derniers mois témoignent d’une volonté partagée d’approfondir ce partenariat. La signature en janvier d’un protocole sur la coopération sécuritaire illustre la convergence des deux pays face aux défis régionaux. Mais c’est surtout sur le terrain économique que les signaux se multiplient. L’accord conclu en novembre dernier entre le ministère algérien de l’Agriculture et le Département américain de l’Agriculture, permettant l’importation de vaches laitières et de bovins, symbolise une ouverture nouvelle et pragmatique. Autre jalon, la participation de l’Algérie au sommet américain SelectUSA 2025, avec la plus importante délégation nord-africaine. Cette présence traduit une volonté claire : diversifier les échanges, attirer l’investissement et inscrire l’Algérie dans les dynamiques globales. Le déplacement en juillet de Massad Boulos, conseiller du président Trump pour l’Afrique, auprès du président Abdelmadjid Tebboune, est venu renforcer cette dynamique en abordant des dossiers de paix, de stabilité mais aussi de commerce continental. Le secteur énergétique, pilier de l’économie algérienne, reste au cœur des discussions. Les rencontres entre le chef de l’État et les dirigeants d’ExxonMobil et de Chevron ouvrent la perspective d’une coopération élargie dans l’exploration gazière. Or, et c’est une donnée majeure, la présence américaine en Algérie ne se limite pas aux hydrocarbures. Plus de cent entreprises sont actives sur le marché, dont la majorité dans des secteurs diversifiés, preuve d’un intérêt croissant pour l’économie algérienne dans son ensemble. Au-delà des chiffres, la coopération culturelle illustre une autre facette de ce rapprochement. L’engagement des États-Unis à soutenir l’enseignement de l’anglais en Algérie participe d’une vision de long terme : faciliter l’intégration des jeunes générations dans les échanges internationaux, créer des passerelles humaines autant qu’économiques. Ces avancées doivent cependant être consolidées. Le potentiel algérien, qu’il s’agisse de ressources naturelles, de capital humain ou de position géostratégique, attire l’attention de Washington. Mais c’est à Alger de transformer cet intérêt en leviers durables pour son développement. Les États-Unis voient dans l’Algérie un partenaire de stabilité et de prospérité en Méditerranée et en Afrique. Pour l’Algérie, ce rapprochement est l’occasion de diversifier ses alliances, d’élargir son tissu économique et de consolider son rôle régional. À l’heure où le monde se recompose, l’enjeu est de bâtir un partenariat structurant, équilibré et tourné vers l’avenir.